Date de naissance
1er Novembre 1989
Date de naissance
1er Novembre 1989
Pays
France
Profession
Gymnaste
Intervieweuse : Qu’est-ce qui vous a donné l’envie de devenir athlète ?
Samir : Quand j’étais petit, j’étais très actif. Je courais partout, je sautais partout et, à l’école, j’étais très turbulent. Du coup, mon père s’est dit : « Il faut absolument que je le mette au sport. ».
Donc il a voulu me mettre au judo. À l’école, je faisais de la gym. C’est à dire qu'on sautait sur le trampoline. Moi, je pensais que la gym, c’était vraiment être sur le trampoline.
Donc j’ai dit à mon père : « Non, non, ce n’est pas du judo que je veux faire, je veux faire du trampoline. ». À l’école je me bagarrais assez comme ça, ce qui n’était pas très bien.
Et puis je pensais vraiment que la gym, ce n’était que du trampoline. Voilà comment je suis devenu sportif.
Intervieweuse : Qu’est-ce que ça fait d’exécuter une routine aux Jeux olympiques ?
Samir : C’est une fierté. C’est une fierté parce qu’on a travaillé dur pour pouvoir arriver aux Jeux olympiques, et se dire qu’on représente son pays aux Jeux olympiques est quelque chose d’extraordinaire. C’est magnifique. C’est énorme.
Et puis je suis quelqu’un de très patriote. Je suis fier de représenter mon pays. Et briller dans une compétition telle que les Jeux olympiques est un honneur. Voilà. Donc on est vraiment focalisé sur la routine à faire, on ne doit pas s’éparpiller pour faire le plus beau mouvement que l’on puisse faire.
Et une fois que c’est terminé, il n’y a que de la joie qui en ressort. Il faut éviter le stress. L’adrénaline doit vraiment être transformée en stress positif. C’est comme ça que je travaille.
Intervieweuse : Quelle est votre routine quotidienne ?
Samir : Ma routine quotidienne ? C’est marrant parce que, parfois, je ne me lève pas de mon plein gré, je me fais réveiller par ma fille. Parfois, la veille a été très compliquée à l’entraînement, donc je me dis que je vais dormir un petit peu plus le matin pour être en forme à l’entraînement. Sauf que mademoiselle en a décidé autrement.
Elle décide parfois de réveiller papa à 6h00 et non pas à 8h00 ! Après, j’emmène généralement la petite à la crèche. Je vais faire ma préparation physique le matin avec mon coach.
Je rentre chez moi, je mange. Si je peux, j’essaie de faire une petite sieste pour recharger un peu les batteries. Après, je retourne à l’entraînement. Cette fois-ci, c’est l’aspect technique, et non plus la préparation physique. Donc je reste sur les agrès, notamment les anneaux.
Et dès que j’ai terminé, je vais chercher le petit monstre à la crèche et je rentre à la maison. Et quand il y a des petits bobos, on cale des séances de physio pour se soigner. Voilà, c’est que je fais généralement tous les jours.
Intervieweuse : Quels sont les moments forts de votre carrière ?
Samir : On va commencer par le premier qui date de 2012. Je ne vais pas compter les titres européens que j’ai eu en junior. Là, je vais vraiment parler senior.
Il y a un élément qui m’a marqué : je me suis cassé le genou juste avant de partir aux Jeux olympiques de Londres. J’ai donc été opéré - on voit d’ailleurs la cicatrice - et on m’a dit : « Bon, ça va être compliqué pour revenir. Ça va être difficile. ».
Il fallait que je me qualifie pour les championnats d’Europe juste après les Jeux. Donc pas de Jeux pour moi ben sûr, mais je voulais revenir et taper très fort.
Et au mois d’avril, on a les championnats d’Europe à Moscou. Et on me dit : « Samir, tu n’auras pas le niveau, ce sera trop tôt, ce n’est pas possible. ». Et je leur dis : « Si, je vais y arriver. ».
Je me suis battu, j’ai eu ma qualification, je suis arrivé aux championnats d’Europe à Moscou et j’ai fini par être champion d’Europe. Voilà, ça a été une belle victoire pour moi.
Le deuxième moment fort, c’était il n’y a pas si longtemps.
Malheureusement, on ne s’est pas qualifiés aux Jeux olympiques par équipe. On avait un championnat du monde en 2019 à Stuttgart, qui était qualificatif pour les Jeux de 2020 à Tokyo.
Malheureusement, on ne s’est pas qualifiés et ma seule façon à moi d’obtenir mon ticket pour Tokyo, c’est de décrocher une médaille aux championnats du monde.
Donc je vois les autres passer, ils font des routines de folie, de dingue. Et le troisième à passer, donc juste le dernier avant moi, était le champion olympique en titre.
Il fait sa routine, il fait une performance et je vois qu’il est mis en troisième position. Ça veut donc dire que la seule façon pour moi de me qualifier pour les Jeux, c’est de sortir le champion olympique en titre.
Là, j’ai une adrénaline de fou, un stress de dingue, et je me suis dit : « C’est ton moment. C’est pour toi. ».
Et c’est ce que j’ai fait. J’ai sorti le champion olympique en titre, j’ai eu ma médaille et je suis allé aux Jeux olympiques de Tokyo.
Ça a été un grand moment, très très fort pour moi et ma carrière.
Je respecte énormément ce Grec, c’est un ami à moi. Mais c’était la guerre entre lui et moi pour aller aux Jeux olympiques.
Voilà, ça a été un très, très beau moment et je le remercie pour ce fight.
Intervieweuse : Quel a été le moment le plus difficile et comment avez-vous fait pour le surmonter ?
Samir : Il y en a eu quelques-uns et, je ne vais pas mentir, il y en a un que je n’ai pas réussi à surmonter ou que j’ai énormément de mal à surmonter. J’ai perdu mon papa après les Jeux olympiques de Rio et ça a été pour moi le plus dur moment de ma vie.
Même s’il ne s’agit pas de sport, ça a été quelque chose de très, très compliqué. Est-ce qu’on peut dire qu’on le surmonte ou non ? Je pense que c’est une autre question. Il y a eu pas mal de moments difficiles mais le plus dur pour moi ça a été le moment où j’ai perdu mon père juste après les Jeux de Rio en 2016. Je ne peux pas dire que c’est quelque chose que j’ai réussi à surmonter mais je dois faire avec. Je vis avec et je me bagarre aussi pour lui parce que je lui ai fait une promesse, c’est d’aller chercher cette médaille.
Donc ça a été la première grosse claque de ma vie, en tout cas en tant qu’homme. Mais voilà, je me bats et je fais tout pour l’honorer.
La deuxième - je pense qu’on l’a tous vue, ça a été aux Jeux olympiques avec cette grosse blessure qui m’a empêché d’avoir une médaille.
Et comment on fait pour la surmonter ? Il faut y croire, ne jamais rien lâcher. Et ça, c’est vraiment mon tempérament.
En tout cas, c’est ce que mon père m’a inculqué et je ne lâcherai jamais rien.
Je vais aller chercher cette médaille coûte que coûte pour lui, pour moi, pour ma famille et pour toutes les personnes qui croient en moi. Je dois me battre.
Ce n’est pas parce qu’on a des moments difficiles dans sa vie qu’il faut abandonner.
Certes, ce n’est pas facile et on se dit parfois qu’abandonner serait peut-être plus simple.
Mais abandonner pour quoi faire ? Qu’est-ce qui sera plus simple ? Tu auras toujours mal. Ton cœur saignera toujours. Donc à quoi ça sert d’abandonner ?
Est-ce que les gens que tu as perdus, les gens qui croient en toi seraient contents si tu abandonnais ? Non. Moi, je sais qu’ils me diraient : « Bats-toi. Bats-toi jusqu’au bout. Jusqu’à ton dernier souffle. Ta dernière force. ».
Et je me battrai coûte que coûte que ce soit dans ma vie professionnelle ou familiale. C’est mon mode de vie. Je me battrai toujours pour mes convictions, ce que je crois, ce que j’aime. Je me battrai vraiment pour tous les gens que j’aime.
Intervieweuse : Quelle est la leçon la plus importante que vous ayez apprise jusqu'à présent dans votre carrière ?
Samir : Cela va revenir à ce que je disais tout à l’heure. La leçon que j’ai apprise c’est que les gens peuvent ne pas forcément croire en toi,
mais le plus important c’est que toi, tu crois en toi. Tu te bats pour toi et pour réussir à atteindre tes objectifs.
Comme je le disais tout à l’heure, il y en a qui ne pensaient pas que j’allais réussir.
Quelqu’un de fragile va peut-être croire ce que des personnes vont lui dire. « Tu n’y arriveras pas. Il a dit que je n’y arriverai pas, alors il a peut-être raison. En plus, c’est dur. J’abandonne. ».
Alors pour moi, c’est vraiment ça : y croire et se battre. Parce que si tu ne crois pas en toi, qui va le faire ?
Intervieweuse : À quoi ressemble le succès dans votre domaine ?
Samir : Le succès ? Je pense que c’est tout d’abord une reconnaissance.
Le succès, c’est quand tu réussis ta compétition, que tu as une médaille - il faut savoir lâcher prise, il faut savoir - excusez-moi pour l’expression - « kiffer ».
Tu as eu ta médaille, alors tu peux relâcher jusqu’au prochain objectif.
Après, ce n’est que du sport. C’est bien de profiter parce qu’on en a besoin.
Moi, en tout cas, je profite de la réussite avec les gens qui m’entourent, ceux qui m’aiment, ceux qui croient en moi, mes coachs, mes entraîneurs, mes partenaires.
Tous ces facteurs-là m’ont aidé à être plus fort et à aller justement au succès.
C’est un esprit d’équipe.
Intervieweuse : Avez-vous des conseils à donner aux personnes qui liront cette interview sur la façon de donner le meilleur de soi-même ?
Samir : Oui, oui, oui. On tourne un peu en rond mais je dirai à nouveau « croire en soi ». Croire en soi, se battre, se bagarrer.
Et puis ce n’est pas parce que c’est dur que tu n’atteindras pas l’objectif. Ou alors ce n’est pas parce que tu n’as pas atteint l’objectif une fois que tu ne vas pas finir par l’atteindre.
Il y a une phrase que j’aime bien, c’est l’histoire du lion. Il échoue, je ne sais plus combien de fois. Je dis n’importe quoi, mais disons 80 %. Il échoue dans 80 % des cas où il essaie d’attraper une proie.
Et qu’est-ce qui fait de lui un roi ? Sa persévérance. Et j’ai adoré cette phrase.
Donc il va essayer d’attraper une proie et il va échouer, échouer, échouer. Et il ne va rien lâcher jusqu’à ce qu’il atteigne sa proie.
Et pour nous, en tout cas pour moi, l’objectif c’est ma médaille olympique. Voilà le lien entre le lion et moi.
Intervieweuse : Quelle est votre devise dans la vie ?
Samir : Ma devise dans la vie ? C’est ce dont je viens de parler : ne jamais abandonner. Même si vous échouez, n’abandonnez jamais.
Intervieweuse : Qu’est-ce que « se dépasser » signifie pour vous ?
Samir : Se dépasser, c’est travailler. Travailler dur. Ne pas avoir peur d’y aller. Se dépasser, c’est aussi avoir peur. Mais qu’est-ce qu’on fait quand on a peur ? Est-ce qu’on se lance ? Ou est-ce qu’on arrête parce qu’on a peur ?
C’est ça, le dépassement de soi.
Je vais faire un lien avec ma jambe. Je me suis cassé la jambe en deux lors d’un accident au saut de cheval.
C’est sûr que j’ai eu peur, je me suis dit : « Ma jambe est cassée, je ne vais pas pouvoir continuer, je vais avoir mal. Donc qu’est-ce que je fais ? J’arrête ?
Non. ». Se dépasser, c’est ça. J’ai peur, mais je vais y aller quand même. Je vais affronter mes peurs, je vais affronter mes doutes. Et c’est ça, se surpasser. En tout cas, c’est ainsi que je vois les choses.
Intervieweuse : Si vous deviez décrire trois étapes importantes pour le dépassement de soi, quelles seraient-elles ?
Samir : The first is my family.
Chaque instant avec ma famille compte énormément pour moi.
J’ai un petit bébé qui me donne beaucoup de force et, dès que je ne suis pas avec ma fille, soit je l’appelle, soit je regarde sa photo.
Et ça compte énormément pour moi parce que ça me booste.
Chaque moment passé à l’entraînement compte aussi énormément pour moi parce que ça me fait avancer, ça me fait devenir plus fort et plus expérimenté aussi.
Et je dirai que chaque échec m’aide aussi à avancer. Parce qu’à chaque fois que je perds, à chaque fois que je tombe, ça me rend plus fort parce que je veux aller de l’avant.
Donc je dirai « famille », « entraînement » et « échec ».
Chaque moment avec ma famille compte. Chaque moment à l’entraînement compte. Chaque moment où l’on perd, échoue ou tombe compte.
Intervieweuse : Quelle est votre prochaine grosse échéance ?
Samir : Ma prochaine grosse échéance - vraiment grosse, ce sera le championnat du monde sélectif pour les Jeux olympiques de Paris.
Ça se passera au mois d’octobre en Belgique. C’est un moment où je vais devoir me qualifier pour les Jeux olympiques. Et c’est une compétition à ne surtout pas louper.
Intervieweuse : À l’approche d’un grand événement, quel est le petit détail qui fait que vous vous sentez prêt ?
Samir : Je pense qu’on ne se sent jamais prêt. Et quand tu commences à ressentir cette sensation-là, c’est qu’au fond, tu l’es vraiment.
Quand tu sais que tu as tout donné et que tu as travaillé dur pour être prêt et au top, et que tu arrives à la compétition et tu te dis « Est-ce que je suis réellement prêt ? » alors que tu sais au fond de toi que tu es prêt, je pense que là tu es vraiment prêt.
Parce que tu n’es pas serein, tu n’es pas trop serein et tu ne te dis pas « J’ai tout fait. ». Oui, tu as beaucoup travaillé mais tu te poses quand la même question : « Est-ce que j’ai pu oublié quelque chose ? ». Tu vois ?
Et je pense que quand tu arrives à ce stade-là, c’est que tu es prêt. Tu es prêt pour y aller. Après, c’est juste l’adrénaline qui fait que tu te poses trente mille questions.
Intervieweuse : Quelles sont les petites victoires qui vous ont permis de gagner confiance en vous ?
Samir : La petite victoire qui m’a fait gagner confiance en moi, c’est quand j’ai réussi à remarcher sans mes béquilles.
J’avais l’impression d’être comme un enfant qui fait ses premiers pas. Il fait deux ou trois pas, il tombe mais il est tout content ! Pour moi, c’était exactement pareil.
Quand je me suis fait opérer et que j’ai laissé mes béquilles, j’étais tellement heureux. Franchement, je me sentais grand. Je me sentais adulte.
J’avais presque envie de me vanter et de dire « Regarde, j’ai laissé les béquilles, je marche ! ». Ça a été ma petite victoire. Quelques années après, je m’en souviens encore. C’est donc que ça m’a marqué.
Intervieweuse : Quel petit détail en compétition a déjà fait ou peut faire basculer les choses du bon côté ?
Samir : Je pense que là je vais reparler de ma fille par exemple. Quand je vois ma fille, j’ai l’impression qu’elle me donne un peu plus de jus, qu’elle me donne un peu plus de force.
Quand j’arrive en compétition et que j’ai de l’adrénaline, j’ai du stress, ou que j’ai un doute en moi... Parce que celui qui dit qu'il n’a pas de doutes, c’est faux !
Et moi, ça m’est arrivé plusieurs fois de me demander « Est-ce que tu vas réussir ? Est-ce que ça va passer ? ».
Quand j’ai des doutes et que j’arrive en compétition; j’appelle ma fille en Facetime. Et quand elle me dit « Allez, papa ! », là je ne peux pas abandonner, je ne peux pas louper, je suis obligé de réussir !
Et ça, elle le dit en plus ! « Allez, papa, allez, papa ! » ou « Allez, la France ! ».
Elle kiffe le sport, alors elle m’encourage, elle me donne la pêche.
Quand je l’emmène au sport et qu’il y a un poster de moi, elle dit « C’est papa, c’est papa, c’est papa ! ». Il n’y a rien de plus kiffant, il n’y rien de plus beau.
Et quand ma fille me dit « Allez, papa, allez, papa ! », je pense « Comment ça, tu es fatigué ?!
Tu es en compétition et tu te dis que tu es fatigué ?! Non, non, non. Il y a ta fille qui est derrière toi et elle compte sur toi. ». « Allez, papa ! ». Ma parole, même mort, je vais y aller à la compétition ! Voilà, pas le choix, pas le choix !
Intervieweuse : Quel votre truc pour vous détendre avant une compétition ?
Samir : Je me mets généralement un petit film pour me détendre, pour vraiment m’apaiser.
Par contre, je n’ai pas envie d’arriver très détendu à la compétition parce que j’ai besoin d’avoir énormément d’adrénaline, de testostérone le jour de la compète.
Donc je me détends quelques heures avant la compétition, mais sur la demi-heure ou l’heure juste avant l’échéance, je ne me détends plus. Là, on rentre dans le dur.
Intervieweuse : Quel est le meilleur conseil qu’on vous ait donné ?
Samir : Il y en a plein.
Le meilleur, je pense que c’est celui de mes parents : « Fais ce que tu aimes. Le reste, on s’en fout. ».
C’est le meilleur conseil parce qu’il veut tout dire. Il ne veut rien dire et, en même temps, il veut tout dire.
Fais ce que tu aimes. Le reste, on s’en fout. Ne te force pas à faire quelque chose que tu détestes. Mais bats-toi. Force-toi à faire quelque chose que tu aimes.
De toute façon, tu auras de meilleurs résultats en faisant quelque chose que tu aimes. Ça, c’est prouvé. Donc, oui, c’est une phrase toute simple, mais je trouve qu’elle a énormément de sens.
Fais ce que tu aimes. Voilà, ça c’est la phrase qui me reste en tête.
Intervieweuse : Êtes-vous superstitieux ? Par exemple, avez-vous des grigris, des porte-bonheur ?
Samir : Ah ah ! Non, je n’ai pas de grigris. Je n’ai pas de superstitions. Après, euh... Je suis quelqu’un de croyant. Donc je crois au destin. Si ça doit arriver, ça arrivera.
La peur n’évite pas le danger. Bien sûr, j’ai peur comme tout le monde, mais je n’ai pas de superstitions telles que « Oh non, je ne vais pas toucher la fenêtre, je ne vais pas toucher la porte. ». Je suis plutôt « Je fais et on verra bien. ».
Intervieweuse : Quelle est votre dernière pensée avant de vous lancer ?
Samir : Ma dernière pensée... ? Je pense aux miens, à toutes les personnes qui m’ont aidé pour en arriver là.
Donc c’est vaste. Il y a ma famille, les gens que j’aime, mes entraîneurs, mes partenaires. Toutes ces personnes qui m’ont aidé à arriver à ce moment-là.
J’ai une pensée pour elles parce que tout seul, on n’y arrive pas en fait. Tout seul, c’est compliqué.
Celui qui dit n’avoir besoin de personne... c’est faux ! On a tous besoin de quelqu’un.
Et sur des moments comme ça, je pense que ce sont des résultats qui sont partagés.
Intervieweuse : Avant de passer à quelque chose d’un peu plus, euh...
Samir : Oui, allez-y !
Intervieweuse : Quel est votre plaisir caché ?
Samir : Il y a des enfants qui vont nous écouter, non ? Il ne faut pas dire de bêtises ! Mon plaisir caché ? Ah, je vais dire la nourriture !
Je suis un gourmand. Je dirais même… Allez, on va se dire la vérité ! C’est les bonbons. J’aime trop les bonbons.
Le problème, c’est que je suis encore un enfant. J’ai grandi en âge mais je n’ai pas grandi à ce niveau-là. Je joue comme les enfants. Je mange des bonbons comme les enfants.
Pour vous dire, j’ai une petite anecdote. Je ne sais pas si vous la prendrez ou si vous la couperez.
J’ai mon voisin qui a un enfant. Il a quoi ? Il a 11 ou 12 ans, il est au collège. Quand on est invités à manger chez eux, on discute bien sûr entre adultes, mais il y a des fois où ils me perdent ! C’est-à-dire qu’ils ne vont plus me voir et je vais être dans la chambre en train de jouer avec les gamins.
Et une fois le petit a dit « Mais de toute façon, Samir n’est pas un adule, c’est un enfant comme nous. ». Quoi ?!
Mais tu vois à quel point c’est arrivé ! Mais voilà, c’est mon petit moi caché dans ma tête. Je crois que je suis resté encore un gamin.
Mais je n’ai pas envie de devenir un homme, je n’ai pas envie de devenir un adulte.
J’aime bien mon côté enfant parce que j’ai l’impression que je prends la vie dans le bon sens. Je m’éclate.
Encore une fois, on en revient à ce que je disais tout à l’heure : je fais ce que je kiffe. Je fais ce que j’aime. Voilà.
Qui est le plus mature entre ma fille et moi ? Ça se trouve, c’est déjà elle ! Ça se trouve, ma fille est plus mature que moi. Voilà. Mais je kiffe comme ça.
Intervieweuse : Et la dernière question : quelle est pour vous la journée idéale en dehors des compétitions ?
Samir : La journée idéale pour moi ? C’est être avec ma fille, regarder un bon film, me balader et prendre un bon petit repas. Quand je suis en dehors de l’entraînement, c’est ça.
Mon bébé. Un petit film et un petit repas. C’est top. Ma famille, quoi, ma famille !